ACTUALITÉS

Les Magritte du Cinéma
13e édition - 9 mars 2024

28 février 2024 - 09:37:51

Meilleur court métrage documentaire 2024: les nominations

Comme chaque année depuis la création du prix, la catégorie Meilleur court métrage documentaire s’affirme comme un véritable laboratoire de création, où la recherche formelle sublime les thématiques abordées par les auteur·ices en jeu pour mieux en épouser les contours et les enjeux.
En attendant les robots est un film d’enquête, une investigation au coeur de l’industrie du micro-travail, où des plateformes comme Amazon Mechanical Turk recherchent des humains pour effectuer, contre rémunération, des tâches dématérialisées plus ou moins complexes que les IA ne peuvent pas (encore) faire. Inspiré par le travail d’un sociologue italien, Natan Castay a choisi d’incarner cette enquête en ayant recours à un comédien dans le rôle de son double fictif, qui navigue sur la toile, et part à la rencontre de camarades « turkers », sur un ton gentiment absurde.
En attendant les robots est produit par Bénédicte Lescalier pour l’IAD-Médiadiffusion, dont c’est la deuxième nomination après celle de Welkom en 2014.



Autre ton, autre film d’école avec le Journal d’une solitude sexuelle de Nina Alexandraki. Ce journal est intime, forcément, et Nina Alexandraki en met en images des fragments, dans l’obscurité des alcôves qui abritent ses nuits, dans l’isolement des petits matins et de son appartement athénien. Une esthétique du décalage, aussi, revendiquée par la réalisatrice, qui fait écho au décalage vécu lors des expériences sexuelles qui jalonnent son été entre son désir de femme et celui des hommes qu’elle rencontre.
Le film est produit par Manon Ledune et Vincent Canart pour l’Atelier de production de l’INSAS, qui a déjà remporté ce Prix en 2022 pour Mother’s d’Hippolyte Leibovici.


Judith Longuet-Marx nous fait pénétrer dans un lieu feutré, cloitré presque, tenu loin des regards avec Les Heures Creuses. En fait, ce n’est pas tant le lieu qui est caché, que ses locataires. Dans une institution pour personnes âgées, la cinéaste laisse toute la place aux corps vieillissants des pensionnaires pour exister, prendre le temps et l’espace que la société leur refuse à demi-mot. Un moment suspendu, une quête des instants de vie chez celles et ceux qui ont moins de jours devant que derrière eux.
Les Heures Creuses est produit par Cyril Bibas pour le CVB, Centre Video de Bruxelles, déjà nominé à plusieurs reprises, notamment dans la catégorie documentaire en 2020 pour Sans frapper d’Alexe Poukine.



On Mothers and Daughters in Times of Injustice de Talia Jawitz joue avec la forme épistolaire. C’est Merle qui nous accompagne dans ce récit d’une relation entre une mère et sa fille adoptive hantée par la trace épistolaire de la relation qui unissait Merle à sa propre mère. Cette ancienne militante anti-apartheid, qui vit aujourd’hui recluse dans son quartier sécurisé, se heurte aux revendications et aux questionnements de sa fille. Un dialogue complexe se déploie dans l’espace et le temps, mettant Merle face à l’ampleur de son amour, mais aussi de ses propres contradictions.
Le film est produit par Vincent Terlinchamp pour l’IAD-Médiadiffusion, qui a donc deux films en lice cette année.