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Les Magritte du Cinéma
13e édition - 9 mars 2024

28 février 2024 - 08:28:43

Magritte du Meilleur court métrage d’animation: les nominations

Fuir la guerre ou le patriarcat, remonter le fil d’une mémoire qui nous échappe, parler avec délicatesse et de fluidité d’exil, d’émancipation, d’accident du travail, de vieillesse, autant de choses rendues possibles par le l’animation et le talent des cinéastes en lice pour le Magritte du Meilleur court métrage d’animation cette année.
Une très vieille dame s’aventure dans les couloirs du temps. Alors qu’elle cherche désespérément sa chambre d’hôpital, elle remonte le cours de sa propre mémoire, à la rencontre de celles qu’elle a été - et d’une femme sur le point d’accoucher. Avec humour, et un trait vif et agile, Les Marrons glacés de Delphine Hermans et Michel Vandam nous entraîne dans l’esprit un peu confus mais terriblement vivant de « Madame où est ma chambre », et en passant, dans une petite histoire des femmes, épouses et mères de ces 50 dernières années.
Le film est produit par Bastien Martin pour Caméra-etc, dont c’est la première nomination aux Magritte du Cinéma.



À la fin du 19e siècle, dans un village reculé de la campagne sicilienne, Pina, la fille de la boulangère, détient le pouvoir de régénérer la terre. À chaque récolte, le village est en proie au pillage de mafieux sans vergogne. La rencontre de Pina avec le chef des bandits plongera le hameau dans une ère de famine, jusqu’à faire basculer le destin du pays tout entier. Pina, réalisé par Jérémy Depuydt  et Giuseppe Accardo est un conte à la fois moderne et mythologique sur l’inscription dans l’histoire de la domination patriarcale, et sur les rêves d’émancipation d’une jeune femme, servi par de sublimes dessins.
Le film est produit par Maxime Feyers et François-Xavier Willems pour Next Days qui concourraient en 2019 dans la catégorie court métrage de fiction pour Calamity.


Une histoire sans paroles. Sonia vit seule chez elle, à l’abri de sa maison haut perchée. Alfred a fui, les bombardements et les barbelés. Il est seul lui aussi, loin de chez lui. Sur son chemin d’exil, il croise de l’indifférence et du rejet. Il figure l’inconnu. La peur. Mais un beau jour, le soleil se lève, les craintes de Sonia aussi. En ouvrant sa porte à Alfred, elle dissipe les nuages qui hantaient ses rêves. Va-t-en Alfred, adapté du livre de Catherine Pineur par Célia Tisserant et Arnaud Demunyck, se lit de plusieurs façons, dépendant de l’âge auquel on le regarde.
La Boîte,… Productions connaît avec ce film sa 12e nomination dans la catégorie court métrage, à laquelle il convient d’ajouter celle obtenue l’année dernière dans la catégorie Meilleur premier film pour Yuku et la fleur de l’Himalaya.



Ancien ouvrier d’une carrière de graviers, Loïc a perdu la mémoire à la suite d’un accident. Il vit reclus, chez lui, loin du monde et des autres. Jusqu’au jour où obligé de sortir de chez lui, il vit la première neige depuis son amnésie. Un tourbillon de sensations qui l’entraine dans les recoins de sa mémoire, bercé par ses réminiscences. Voyage en Amnésie d’Anouk Kilian-Debord nous invite à épouser les souvenirs de Loïc, dans une stop motion feutrée et sensible.
Le film est produit par Vincent Gilot pour l’ENSAV, Atelier de Production de La Cambre, que l’on retrouve pour la 5e fois nominé dans cette catégorie après Amours Libres et Tête de Linotte l’année dernière, Not Today en 2019 et 69 sec en 2018.