Avec Débâcle, son premier film en tant que réalisatrice, la comédienne Veerle Baetens (primée à deux reprises aux Magritte du Cinéma) s’attaque à un livre culte de la littérature flamande contemporaine, Het Smelt de Lize Spit. Avec ce film sans concession, elle dresse le portrait en deux mouvements d’Eva, jeune femme traumatisée par un cruel été qui a annihilé pour elle toute prétention au bonheur. Elle tente la difficile réhabilitation d’une victime qu’on préfère ne plus regarder ni écouter, de celles dont on ne veut plus voir l’insondable douleur de peur de s’y perdre. Porté par une direction artistique soignée, et l’impressionnante opiniâtreté de son casting, Débâcle ose plonger dans les abysses du mal-être de son héroïne, sans faux semblant.
Le film est produit par Bart Van Langendonck pour Savage Film, dont trois films, De Patrick, D’Ardennen et Rundskop, ont déjà remporté ce prix, et par Jacques-Henri Bronckart pour Versus Production, qui était déjà coproducteur du Magritte du Meilleur film flamand l’année dernière, Close, mais également de De Patrick, et, auparavant, des deux films précédents de Fien Troch, Kid et Home.



Fien Troch justement, déjà deux fois lauréate donc, revient cette année aux Magritte du Cinéma avec son nouveau film, Holly, une échappée fantastique dans tous les sens du terme dans les contrées mystérieuses de la foi et de la pression du groupe. L’histoire d’une jeune femme rejetée par ses pairs qui se voit soudain investie d’un don, qui relève autant de la grâce que de la malédiction. A travers le destin chaotique de son héroïne, Fien Troch interroge notre rapport aux autres et à la foi: qu’est-ce qui nous fait croire, qu’est-ce qui nous fait douter? Comment le regard des autres nous conditionne et nous donne forme?
Holly est produit par Antonino Lombardo pour Prime Time (déjà de l’aventure des deux précédents films de la cinéaste), et coproduit par Jean-Pierre et Luc Dardenne, ainsi que par Delphine Tomson pour Les Films du Fleuve, société qui était déjà associée à deux films lauréats dans cette catégorie, à savoir Marina en 2015 et La Civil en 2022.


Jessica Woodworth, dont on connaissait le duo avec Peter Brosens, qui lui a déjà valu des nominations aux Magritte du Cinéma pour Altiplano, La Cinquième Saison, King of the Belgians et The Barefoot Emperor, signe ici son premier long métrage en solo, Luka, une vision habitée du classique de Dino Buzzati, Le Désert des Tartares, transposant les questionnements aussi universels qu’intemporels posés par l’auteur italien dans un objet filmique somptueux, sis dans un futur post-apocalyptique qui nous interroge sur notre présent.
Peter Brosens n’est pas absent de l’aventure, puisqu’il produit le film avec sa société, Bo Films, et avec Diana Elbaum, pour Beluga Tree, qui était déjà nominée l’année dernière dans cette catégorie pour Rebel d’Adil El Arbi et Bilal Fallah.



Dernier candidat et non des moindres, Tim Mielants a déjà remporté le Magritte du Meilleur film flamand en 2020 pour De Patrick. Il est de retour avec Wil, une adaptation du roman éponyme de Jeroen Olyslaegers, une fresque historique et épique qui plonge le spectateur dans le Anvers de la seconde guerre mondiale, auprès d’un duo de jeunes policiers tiraillés par leur loyauté professionnelle, et leurs aspirations résistantes. Wil est l’un des grands gagnants de la dernière cérémonie des Ensors. Il est produit par Hans Everaert pour Menuetto, déjà en lice l’année dernière pour Les Huit Montagnes, et producteur du film primé en 2022, La Civil. Cette année, il coproduit également Le Paradis de Zeno Graton, nominé notamment pour les Prix des Meilleurs film, du scénario et réalisation. Wil est coproduit par Les Films du Fleuve, qui sont donc en lice deux fois dans cette catégorie.