Commençons par Bertrand Conard, pour la première fois en lice aux Magritte du Cinéma pour sa participation à Tengo sueños eléctricos, premier long métrage de Valentina Maurel, dont il a déjà monté les deux premiers courts métrages, Paul est là, et Lucia en el limbo. Tengo sueños eléctricos, trois fois primé à Locarno, livre une chronique adolescente trouble et troublante, capturant ce moment d’absolu où le regard acéré sur la vie, les adultes, leurs compromissions et leurs renoncements portée par son héroïne lui confère une sorte d’extra-lucidité parfois douloureuse, mais tellement vivifiante. Bertrand Conard s’est également distingué en montant par exemple Aya de Simon Gilard, nommé pour le Magritte du Meilleur premier film l’année dernière, Queerying Nature, qui était dans la shortlist cette année du Meilleur documentaire, ou encore…



…Augure, premier long métrage de Baloji, qu’il a monté aux côtés de Bruno Tracq, dont c’est également la première nomination. Ce dernier partage son temps entre ses carrières de monteur donc, par exemple auprès de Jaco Van Dormael, mais aussi de scénariste (il a notamment contribué aux derniers films de Delphine Girard ou Benoît Mariage) et de cinéaste. Son dernier film, Ma voix t’accompagnera, était d’ailleurs nommé en 2022 pour le Magritte du Meilleur documentaire. Ce n’est pas la première fois qu’il travaille avec Baloji, puisqu’il a déjà monté son dernier court métrage, Zombies, ainsi que le clip long format Peau de chagrin/ Bleu de nuit.



La troisième nomination revient enfin au duo formé par Raphaël Balboni et Sophie Vercruysse pour Le Syndrome des amours passées. Le cinéaste et la monteuse se retrouvent deux ans après Une vie démente, qui leur a déjà valu une nomination en 2022. Une collaboration fructueuse, qui vient clore un processus créatif bien particulier, où l’écriture se fait aussi bien sur scénario qu’en répétitions avec les comédiens ou au montage. Présente récemment au générique de la série Des gens bien, ou du film de Pascale Bourgaux Hawar, nos enfants bannis (qui faisait partie de la shortlist de cette année pour le Magritte du Meilleur documentaire), Sophie Vercruysse a déjà remporté un Magritte du Cinéma en 2012 pour A perdre la raison de Joachim Lafosse.