Avec
Aya, Simon Coulibaly Gillard propose un coming of age à la fois classique et atypique, une histoire d’adolescence aux échos mystiques et océaniques, qui emprunte au documentaire sa méthode et à la fiction sa puissance. C’est l’histoire d’un passage à l’âge adulte doublée d’une histoire d’exil, où les qualités immersives de la mise en scène nous plongent dans un réel lointain qui brasse des thématiques universelles, et scelle le destin d’une Afrique occidentale rongée par l’exode rural. Comme
Fils de plouc et
Une vie démente, en lice l’année dernière,
Aya fait partie des premiers films soutenus dans le cadre de l’appel à projet pour les productions légères lancé par le Centre du Cinéma. Présenté en clôture de l’ACID au Festival de Cannes, le film est produit par Michigan Films, qui vit ici sa quatrième nomination, après celles dans la catégorie Meilleur court métrage de fiction pour
Le Film de l’été et
D’un château l’autre d’Emmanuel Marre (que l’on retrouve donc cette année plusieurs fois nominé avec son premier long !), et le Magritte du Meilleur documentaire attribué l’année dernière à
Petit Samedi de Paloma Sermon-Daï.
La Ruche met en scène le quotidien de trois sœurs qui portent sur leurs épaules frêles mais déterminées le poids de la maladie mentale de leur mère et ses défaillances. C’est un portrait de famille, une famille plus vraie que nature incarnée avec une sincérité et une véracité folles par quatre comédiennes sans fard. Deux de ses interprètes, Sophie Breyer et Mara Taquin, sont d’ailleurs en lice pour le Magritte du Meilleur espoir féminin. Au sein de ce cocon ambivalent, servi par une mise en image délicate et feutrée, les tensions montent, les rêves explosent, et l’atmosphère, témoignant, au départ, d’une réelle complicité, se fait de plus en plus étouffante. Christophe Hermans, nominé pour le Magritte du Meilleur court métrage de fiction en 2011 pour
La Balançoire a, depuis lors, largement œuvré dans le cinéma documentaire, avant de se lancer corps et âme dans ce premier long métrage de fiction, également en lice pour le Magritte du Meilleur film. Il est produit par Frakas Productions, déjà représenté dans la catégorie Meilleur premier film en 2020 pour
Seule à mon mariage de Marta Bergman.
Avec
Rien à foutre, Emmanuel Marre et Julie Lecoustre accompagnent le retour au pays de Cassandre, hôtesse de l’air dans une compagnie low cost, magistralement interprétée par une Adèle Exarchopoulos saisissante, qui s’enlise dans un présent éternel, passé au filtre hyper-saturé de la vie contemporaine, en attendant de pouvoir faire face au deuil qu’elle vient de subir. Une ultra moderne solitude, découverte en Compétition à la Semaine de la Critique à Cannes, où le film a reçu le Prix de la Fondation Gan.
Rien à foutre est en lice pour pas moins de 9 prix cette année, dont ceux du Meilleur film, de la Meilleure réalisation et du Meilleur scénario. Fort d’une esthétique hyper réaliste entretenue par des conditions de tournage légères et le talent de ses chefs de poste (d’ailleurs nominés dans les catégories Meilleure image, Meilleurs décors et Meilleurs costumes), le film est produit par Wrong Men, qui connaît bien cette catégorie dans laquelle la société a déjà été nominée à trois reprises, pour
Préjudice (2016),
Parasol (2017) et
La Part Sauvage (2019).
Un film d’animation dans la course pour le Magritte du Meilleur premier film, c’est une première ! On la doit à Arnaud Demuynck et Rémi Durin, avec
Yuku et la fleur de l’Himalaya, conte musical tous publics qui suit les aventures d’une petite souris espiègle bien décidée à reprendre le flambeau de sa grand-mère conteuse. Un divertissement familial accessible aux plus petits, plein de joie et de musique, une histoire d’amitié enchantée à plus d’un titre, qui exalte les vertus du partage, et aborde avec nuance et douceur la douloureuse question de la disparition des aînés. D’Arnaud Demuynck, on connaît les programmes de courts qui permettent aux tous petits de faire leurs premiers pas dans les salles obscures, et ses nombreux courts métrages nominés aux Magritte du Cinéma – 5 en tant que réalisateur, 11 en tant que producteur avec La Boîte,… Productions ! Pour Yuku, il a retravaillé avec Rémi Durin (avec lequel il était déjà nominé en 2016 pour
Le Parfum de la carotte, et qui, lui-même, totalise 3 autres nominations pour le Meilleur court métrage d’animation) et a fait appel, pour la production déléguée, à Artemis Productions, dont c’est la quatrième citation dans cette catégorie, après
Mon ket en 2019 et
Cavale et
Escapada en 2020.